A la recherche de calme, nous avons choisi de séjourner au gite du Chalet à Crouy.
Chaque matin et chaque soir, je pars seul, taquiner les poissons dans les étangs de la propriété, sur lesquels à ces heures-là, nait une légère brume passagère.
Ce soir-là, j’étais immobile, concentré sur mon bouchon qui ne cessait de bouger. A l’autre bout de la pièce d’eau, le bruissement des hautes herbes me sortit de mon état. Pendant de longues minutes j’observais sans bouger un jeune faon venu s’abreuver, et dans la pénombre en lisière des bois, se dressait une biche, protectrice, en alerte, à l’affut du moindre événement.
Je bougeai le bras qui tenait la canne à pêche et soudain tout s’effaça discrètement dans le même bruissement d’herbes, comme un mirage, comme par magie.